Les greffes du cartilage
La greffe du cartilage
Un cartilage usé ne se reforme pas naturellement ; lorsqu'il s'abîme c'est pour toujours et en dehors d'une greffe de cartilage, il n'existe aujourd'hui aucun autre moyen de retrouver un cartilage.
Pourtant, la greffe de cartilage n'est pas pratique courante et, est loin d'être très développée. En effet, il n'est pas possible aujourd'hui, de réaliser une greffe totale du cartilage, c'est-à-dire remplacer tout le cartilage usé, mais seulement une partie localisée.
L'usure du cartilage doit en effet être peu étendue, environ 2 à 3 cm², la surface de cartilage entourant la zone à greffer doit être en bon état et enfin, l'usure doit être localisée au niveau des condyles fémoraux.
La greffe de cartilage ainsi produite ne permettra pas de retrouver l'intégralité du cartilage originel, mais plutôt de prévenir une arthrose ultérieure qui aurait pu être causée par l'usure.
Aujourd'hui, il est possible d'avoir recours à deux techniques différentes en matière de greffes de cartilage : la plastie en mosaïque et la greffe de cellules cartilagineuses.
I. Les indications
Les greffes de cartilage ne s'adressent pas à tout le monde, elles concernent principalement les patients relativement jeunes, de moins de 50 ans. De plus, ceux-ci doivent souffrir de lésions localisées du cartilage, qui ont pu apparaître des suites d'un traumatisme ou d'une ostéochondrite disséquante ; les greffes de cartilage peuvent également être indiquées dans le cas de lésions localisées profondes du cartilage.
Enfin, les greffes de cartilage ne sont aujourd'hui pas encore indiquées pour les patients souffrant d'arthrose.
II. Les différentes techniques
1) La plastie en mosaïque
La plastie en mosaïque consiste en le prélèvement de petites « carottes » d'os, recouverte de cartilage, à un niveau du genou où ce prélèvement sera sans conséquence sur son fonctionnement. Ces petites carottes seront ensuite insérées à l'endroit où le cartilage est usé ; la surface cartilagineuse sera ainsi reconstituée.
Cette intervention, relativement lourde, entraine des suites assez longues : la marche avec appui est interdite durant toute la période de consolidation des greffes, celle-ci peut durer plusieurs semaines.
Développée il y a seulement quelques années, cette technique procure néanmoins de bon résultats à court terme ; à long terme, ses effets ne sont pas encore connus.
2) La greffe de cellules cartilagineuses ou Chondrocytes
La greffe de cellules cartilagineuses, autrement appelée « Chondrocytes » consiste en le prélèvement de cellules cartilagineuses, dans le but de les cultiver pour qu'elles se multiplient. Cette technique se décompose donc en plusieurs phases :
- En premier lieu, le patient devra subir une arthroscopie, qui déterminera si la lésion dont il souffre peut être réparée par une greffe.
- Ensuite, le patient va se voir prélever un petit fragment de cartilage, qui sera mis en culture. Cette mise en culture va permettre la multiplication des cellules cartilagineuses, sous forme d'un liquide pâteux.
- Enfin, le médecin va implanter les cellules cartilagineuses qu'il aura obtenu, et ce, par le biais d'une opération qui nécessite l'ouverture du genou.
Cette opération aura lieu quelques semaines après l'arthroscopie et va se dérouler de la manière suivante : le genou va être ouvert, et le « trou » du cartilage va être recouvert d'une membrane composée de périoste ; la membrane sera suturée aux bords du cartilage, de manière à ce qu'elle soit étanche. Les cellules cartilagineuses seront ensuite injectées dans la cavité.
Cette technique ne présentera pas d'effets immédiats, il faudra en effet attendre que la culture de cellules se transforme en cartilage, ce qui peut prendre un certain temps.
Très récente également, cette technique n'est pratiquée que dans quelques centres agréés en France.
III. Les suites opératoires
La greffe va se consolider en moyenne en un mois, la consolidation pourra être plus lente s'il s'agit d'une greffe très étendue.
Ces deux techniques nécessiteront l'hospitalisation du patient pour une durée moyenne de 3 jours, durant lesquels les chirurgiens et médecins pourront constater l'évolution de la greffe du patient.
Enfin, le patient pourra reprendre la marche rapidement après l'opération tout en veillant toutefois à se déplacer avec des béquilles, et ce, pendant un mois.