Les prothèses partielles du genou

1.    A qui s'adresse la pose de prothèse partielle du genou ?

Avant d'avoir recours à la pose d'une prothèse, le patient doit considérer les autres options qui s'offrent à lui : en premier lieu, il existe un traitement médical qui permet de combattre les douleurs causées par l'arthrose ; celui-ci consiste en la prise de nombreux médicaments qui permettent de stopper les douleurs, voire de provoquer la disparition progressive de l'arthrose.

Très efficace chez certains patients, ce traitement peut néanmoins avoir un effet pervers en masquant la douleur mais en laissant l'arthrose se développer et se propager à toute l'articulation ; dans ce cas il existe une seconde alternative : l'ostéotomie. Cette intervention chirurgicale, plus légère que la pose d'une prothèse, permet de retarder la pose de prothèse ; mais doit être pratiquée relativement jeune, lorsque que le cartilage n'est que très peu abîmé.
Enfin, si aucune de ces options n'offrent de réponse adaptée aux douleurs du patient, il faut considérer que la pose d'une prothèse est nécessaire.

La prothèse partielle du genou s'adresse donc :

  • Aux patients pour qui le traitement médical et l'ostéotomie n'ont été d'aucune utilité
  • Aux patients souffrant de douleurs très aigües
  • Aux patients souffrant d'une arthrose s'étendant à un seul compartiment de l'articulation.

De plus, le genou du patient doit être stable, c'est-à-dire que le ligament croisé antérieur doit être intact et, le membre inférieur ne doit être que légèrement arqué ; idéalement la courbure de la jambe ne doit pas excéder 5°. Enfin, le patient ne doit pas être en surpoids ou souffrir d'ostéoporose.

Autre nécessité : les deux autres compartiments du cartilage doivent être sains.

La pose d'une prothèse partielle est enfin contre-indiquée dans le cas ou le patient souffrirait d'un genu-varum (jambes écartées) de 10°.

2.    Qu'est-ce qu'une prothèse partielle du genou ?

La prothèse totale va venir remplacer une partie du cartilage usé au niveau du genou. Une fois mise en place, elle permettra au patient de retrouver la mobilité du genou qu'il avait perdu : son genou retrouvera toute sa souplesse et sera à même de produire des flexions sans douleur.

Différentes tailles de prothèses seront disponibles, elles varieront en fonction de l'anatomie de chaque patient.

La prothèse va ensuite se composer de deux parties distinctes :

  • L'élément tibial sera composé d'un plateau métallique, recouvert d'une semelle polyéthylène. Ce plateau viendra se loger à l'endroit où le plateau tibial est usé.
  • L'élément fémoral métallique s'appliquera sans avoir à reséquer, au niveau du condyle correspondant.

3.    Comment est-elle mise en place ?

Prothèse partielle : avant - après

Pour mettre en place la prothèse partielle, le chirurgien va privilégier une chirurgie dite « mini invasive » qui sera moins lourde à supporter pour le patient. Elle consistera en une incision plus courte que la normale, 7 à 10 cm en moyenne, contre 15 à 20 cm généralement.

La chirurgie mini invasive va consister en une micro incision cutanée au niveau de l'aileron rotulien ; une fois ouvert, le chirurgien va mettre en place la prothèse en effectuant une recoupe osseuse qui lui permettra de retirer le cartilage articulaire usé et une fine couche d'os de l'épaisseur de la prothèse.

L'avantage de cette courte incision réside dans le fait que l'intervention chirurgicale est plus légère et le temps de récupération raccourci ; enfin, au niveau esthétique, la cicatrice étant beaucoup plus petite, elle sera plus facile à masquer.

La prothèse ainsi mise en place permettra au patient de reproduire les mêmes mouvements que quelqu'un n'ayant pas de prothèse et ce, par un effet de glissement.

4.    Le déroulement de l'intervention

a)    L'anesthésie

Le type d'anesthésie pratiqué sera variable en fonction de chaque patient et de ses besoins ; en effet, le médecin anesthésiste pourra choisir de pratiquer une anesthésie locorégionale ou générale.

L'anesthésie locorégionale va permettre de n'anesthésier que le bas du corps, grâce au produit qui sera injecté au contact de la moelle osseuse. Ce type d'anesthésie sera déconseillé aux personnes émotives, qui risqueront d'être effrayée par les bruits relatifs à l'intervention.

L'anesthésie générale va quant à elle, endormir entièrement le patient. Totalement inconscient, il ne suivra pas le déroulement de l'intervention et sera par conséquent totalement détendu.

b)    L'intervention

L'intervention va être décomposée en deux phases : l'avant et l'après.

Le patient sera hospitalisé la veille de l'intervention et sera pris en charge dès son arrivée par une équipe médicale qui se chargera d'effectuer une prise de sang, un nettoyage du genou et enfin une préparation de la zone à opérer. Le patient devra rester à jeun pendant les 6 heures précédent l'intervention.

Le matin de l'intervention, le patient se verra administrer une « prémédication » qui lui permettra de se détendre et se décontracter ; il sera ensuite conduit au bloc opératoire où il va être opéré pendant environ 60 minutes.

Après l'intervention, le patient sera conduit en salle de réveil où il restera en moyenne une heure, le temps que l'anesthésie s'estompe et que l'équipe médicale puisse surveiller les suites opératoires.

5.    Les suites opératoires

Directement après l'intervention, le patient va recevoir un traitement anti douleur qui durera aussi longtemps que dure son hospitalisation, ce traitement sera généralement à base de morphine pour soulager les douleurs les plus aigües.

Durant les 24 heures suivant l'intervention le patient sera placé sous perfusion, qui lui permettra de prévenir l'apparition d'hématome.

Le lendemain de l'intervention, le patient pourra marcher quelques pas et débuter sa rééducation ; celle-ci commencera par de simples flexions du genou, premièrement manuelles puis à l'aide d'un machine : Kynetec.

Les premiers pas s'effectueront à l'aide d'une seule canne et ce, dès le 4ème jour suivant l'intervention.

En tout, le patient sera hospitalisé un peu plus d'une semaine ; au terme de celle-ci, il pourra être reconduit chez lui ou dans un centre de rééducation.

6.    La rééducation

La rééducation est sans doute l'étape la plus importante voire primordiale de la prothèse du genou. Elle ne doit pas être prise à la légère et commence dès le lendemain de l'intervention.

Accompagné d'un kinésithérapeute, le patient va pouvoir rééduquer son genou en lui rendant musculature et en travaillant sa mobilité et ses flexions.

Le kinésithérapeute va également permettre au patient de savoir quels sont les mouvements déconseillés et les mouvements qui pourraient porter atteinte à la mise en place de la prothèse.

7.    Les précautions à prendre

Après l'intervention, le patient doit respecter un certains nombres de « règles » qui garantiront le bon maintien de sa prothèse :

  • Eviter de pivoter debout en prenant appui sur la jambe contenant la prothèse
  • Ne pas faire de flexion forcée en s'accroupissant
  • En voiture : ne pas conduire, être passager au bout de deux semaines environ et tâcher de reculer son siège au maximum pour ne pas maintenir la jambe contenant la prothèse dans une position pliée. Le patient pourra redevenir conducteur dans les 5 à 6 semaines suivant l'intervention
  • Eviter de se chausser debout
  • Privilégier les douches au bain